L'évaluation des élèves

n°438 - decembre 2005

L'évaluation peut être au premier chef un facteur d'aggravation des inégalités scolaires, produisant sélection et tri. Elle peut aussi être autre chose, essentiellement formative : reconsidérer l’erreur, utiliser des outils comme les « ceintures », se mettre au portfolio né de l’enseignement des langues vivantes, évaluer des tâches complexes sans les réduire à des listes d’items.

Vous êtes :
Particulier
Etabl. scolaire, association
Bibliothèque, médiathèque
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5.00
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10.01
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15.01

Description

Coordonné par Raoul Pantanella

Si l’école « fabrique de l’excellence scolaire », comme le notait Philippe Perrenoud en 1984, elle produit aussi de la sélection et du tri, elle intègre et exclut, elle contribue largement à assigner les places sociales et son rang à chacun. Et l’outil de cette sélection est l’évaluation dont l’importance dépasse ainsi largement les frontières scolaires. Quel regard peut-on porter aujourd’hui sur l’évaluation scolaire, lieu de soupçons et d’ambiguïtés ?
Les maîtres vivent en permanence entre deux rôles opposés à assumer simultanément : d’un côté, être ce guide, ce « passeur » culturel qui accompagne et motive les apprentissages, et de l’autre, se muer très régulièrement en sélectionneur, en examinateur qui peut décider du destin des élèves. Il ne suffit pas de se battre pour savoir s’il faut transformer ou supprimer la notation : l’essentiel pour les professeurs c’est d’être de 
réels pilotes des apprentissages et de donner la priorité à cette fonction-là. Il faut donc réfléchir à d’autres façons de s’y prendre avec les notes afin de leur faire jouer aussi le rôle formatif et central de toute pédagogie.
Pour cela, il faut sans doute cesser de goûter à l’exercice solitaire du pouvoir évaluatif, pour mettre l’évaluation au service de la formation de citoyens solidaires. Comment conjuguer évaluation et démocratie à l’école ?
Avec ces regards croisés sur les questions qui traversent en permanence le champ scolaire, ce dossier donne la parole aux praticiens qui, dans leurs classes, tentent, avec d’autres outils, d’évaluer différemment leurs élèves dans une perspective essentiellement formative : reconsidérer l’erreur, utiliser des outils comme les « ceintures », se mettre au portfolio né de l’enseignement des langues vivantes, évaluer des tâches complexes sans les réduire à des listes d’items...
On sait combien la mesure des acquis scolaires est aléatoire, faussement précise et assurée, pourtant on fait comme s’il convenait de l’ignorer obstinément... Alors, finalement, est-il normal de laisser aux seuls enseignants la responsabilité d’évaluer les élèves et donc d’auto-évaluer les résultats du fonctionnement du système éducatif ? L’école et les élèves gagneraient-ils à ce qu’il y ait une instance externe pour faire cette mesure et dire les résultats des apprentissages ?